Cathy Guetta : « Notre application permet aux entreprises de réserver un DJ pour leur événement »

Vous avez lancé avec votre associé Raphaël Aflalo (My Love Affair) une application de réservation de DJs baptisée Djaayz. Comment est né ce projet ?

L’idée est venue pendant le confinement qui, d’une part a mis à l’arrêt les soirées et d’autre part fait exploser la digitalisation des services à domicile. Cela a changé notre manière de consommer la musique. Les clubs sont parmi les premiers à avoir fermé et les derniers à pouvoir réouvrir. Durant deux ans, les DJs n’ont pas pu travailler. De là est partie notre réflexion avec Raphaël. Comment aider ce secteur touché de plein fouet par la crise sanitaire ? Comment digitaliser la fête ? Nous avons émis plusieurs idées. Notre complémentarité, Raphaël venant de l’industrie du digital et mon expérience dans l’organisation de soirées, a abouti à une application qui permet de mettre en contact des particuliers et des DJs. L’idée est de donner l’opportunité à chacun d’avoir accès à un DJ professionnel ou semi-professionnel pour son événement.    

Quel est le principe de cette application ?

Djaayz facilite le processus de réservation entre les particuliers qui souhaitent organiser un événement (un anniversaire, une soirée…) ou des professionnels (restaurants, boutiques, galeries, salles de sport, événements corporate…) et une communauté de DJs professionnels. Nous avons aujourd’hui près de 2800 DJS inscrits de styles musicaux différents (pop, électro, disco, RnB, lounge, rock…) et disponibles sur la plateforme. Les utilisateurs peuvent sélectionner un DJ en fonction de la date de leur événement, leur lieu (système de géolocalisation), le style musical (vidéos des prestations, profil du DJ), le nombre de personnes et le budget. Et ensuite, il n’y a plus qu’à le booker en deux clics sur l’application. Les tarifs vont de 200 euros à 3000 euros (pour les talents les plus connus) pour un set de 90 minutes (tarif de l’heure supplémentaire est indiqué).

Cette application s’adresse aux particuliers mais également au secteur corporate ?  

L’enjeu aujourd’hui est de toucher le marché des entreprises, du corporate et des salons. Nous avons déjà des retours d’expériences de chaînes de restaurant et de magasins qui réservent des DJs sur notre application. Récemment, c’est une marque qui souhaitait créer une animation sur son stand à un salon professionnel, un festival de musique qui a réservé plusieurs DJs ou encore un groupe hôtelier. L’application apporte aux clients (agences, entreprises…) un service sur mesure et un gain de temps considérable. Elle est simple d’utilisation et facilite toutes les démarches (réservation en ligne, vérification de la disponibilité, facturation…). Nous nous posons en facilitateur. Les DJs peuvent animer un événement, créer une musique d’ambiance pour un dîner… Ils disposent de leur équipement pour des événements de petite capacité, jusqu’à 50-100 personnes. Au-delà, les lieux demandent une sonorisation plus élaborée. Nous référençons les équipementiers et les loueurs de matériel qui se trouvent dans le périmètre géographique de l’événement.

Quel est votre modèle économique ?

L’inscription des DJs et des utilisateurs est gratuite. Nous prenons une commission à hauteur de 20 % sur chaque transaction. Depuis le lancement (en un mois environ), nous avons réalisé plus d’une centaine de bookings. C’est très encourageant pour un lancement.

Quelle est votre stratégie de développement ?

Nous avons levé 1 million d’euros à la création de l’application auprès d’une dizaine de business angels dont Romain Afflelou (Fonds AAssons) et Jonathan Belolo (Stage 11, scéne virtuelle dans le Métavers). Nous sommes en cours d’une nouvelle levée de fonds de 3 millions d’euros. Ces fonds sont destinés à développer la technologie pour nous déployer dans d’autres pays, le marketing et les équipes. Aujourd’hui, nous avons 13 développeurs, une dizaine de personnes à Londres et deux personnes à Paris. Nous avons démarré en France qui est mon pays d’origine et de cœur et le Royaume-Uni où j’ai habité pendant 11 ans et où est installé Raphaël. Dans ce pays, Il n’y a pas une boutique ou une galerie qui n’a pas son DJ. Aujourd’hui, nous aimerions lancer l’application en 2023 dans d’autres pays européens comme l’Espagne, l’Italie, les Pays-Bas et puis très vite les États-Unis à Miami, New York, Los Angeles, La Vegas. Et dans le futur, pourquoi pas Dubaï, l’Afrique du Sud et les pays d’Asie.  

Vous êtes une personnalité (re)connue dans le monde de la nuit et des DJ. Votre nom est une carte de visite ?

Effectivement, le fait que je sois à la tête de cette entreprise avec mon associé et fasse la promotion de l’application, cela crédibilise et rassure à la fois les DJs qui s’inscrivent et les utilisateurs auxquels nous garantissons une qualité de service et le professionnalisme des DJs pour que la fête soit réussie.