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Patrick Hayoun (Gault&Millau) : « nous sommes en train de réveiller la belle endormie »

Par Pascale Baziller | Le | Traiteurs & réceptions

Ouverture de l’Atelier du goût, lancement d’un magazine en novembre…Patrick Hayoun, président de Gault&Millau évoque les enjeux de l'événementiel dans sa stratégie de développement.

Patrick Hayoun, président de Gault&Millau - © Gault&Millau
Patrick Hayoun, président de Gault&Millau - © Gault&Millau

Vous avez inauguré hier soir l’Atelier du goût à Paris (XVIe) ? Pouvez-vous nous présenter le concept ?   

L’Atelier du goût a été imaginé comme une fabrique à contenu destinée à nos différents supports (site, guide, réseaux sociaux, magazine…) pour faire découvrir les coulisses de Gault&Millau et un lieu de rencontre, de transmission (formation…) et de partage dédié à nos partenaires, nos clients et aux chefs. L’idée est de mieux faire connaître notre métier et de promouvoir auprès de l’ensemble du secteur de la gastronomie les expertises et le savoir-faire propres à nos terroirs. Ce lieu est ainsi ouvert à tous les intervenants de Gault&Millau (enquêteurs…) qui vont pouvoir y réaliser notamment des images au sein du studio aménagé au sein de l’Atelier du goût. Celui-ci est organisé sur 350 m2 autour d’une cuisine centrale avec un piano professionnel Maestro et du matériel spécialisé adaptés à tous les projets. Il accueille également une cave à vins pour des dégustations ou des masterclass, un bar consacré notamment à l’art du café et la mixologie, un laboratoire sensoriel (au service des professionnels pour des décryptages, analyses gustatives, tests consommateurs…) et une salle de réunion.

Une fresque historique du guide gastronomique Gault&Millau à l’Atelier du goût (Paris) - © PB
Une fresque historique du guide gastronomique Gault&Millau à l’Atelier du goût (Paris) - © PB

L’Atelier du goût se prête-t-il à la privatisation ?

Au départ, le projet était de concevoir un lieu pour créer du contenu et des échanges entre professionnels de l’écosystème. Nous n’avions pas pensé ouvrir l’espace aux événements privés. Mais quand nous avons communiqué sur son ouverture, nous avons eu plusieurs demandes de privatisation. L’idée nous a paru intéressante. Nous avons alors décidé de développer une offre événementielle. Aussitôt nous avons accueilli un premier dîner qui réunissait une dizaine de personnes pour une expérience sensorielle à l’occasion d’un lancement de film. Nous pouvons désormais accueillir différents formats d’événements, des déjeuners, des dîners et des cocktails (10 à 50 convives), des master-class, des shootings, des animations culinaires, des conférences de presse mais également des dégustations ou des modules de formation.  

L’Atelier du goût, un lieu autour de la gastronomie qui se privatise - © Hugo Clair
L’Atelier du goût, un lieu autour de la gastronomie qui se privatise - © Hugo Clair

Gault&Millau est connu pour son guide gastronomique annuel mais organise également des événements ?

En effet, nous organisons le Gault&Millau Tour dans11 régions du territoire. C’est un rendez-vous BtoB qui fédère les professionnels de notre entreprise, nos partenaires et les acteurs de la gastronomie (chefs, leur équipe, producteurs…) qui sont récompensés pour leur travail en région. Le Gault&Millau Tour est également un événement de rencontres qui permet aux chefs d’échanger avec les partenaires Gault&Millau et de découvrir leurs dernières nouveautés. La tournée a été lancée en 2012 avec 6 dates en région, à l’époque il y avait 9 guides régionaux. En 2022, nous avons étendu le Gault&Millau à11 régions qui célèbrent chacune la sortie d’un guide régional. Le point d’orgue de toutes les visites en région est le Gala annuel Gault&Millau qui existe depuis 20 ans. La dernière édition s’est déroulée au Carreau du Temple (Paris) qui a été équipé en cuisines et aménagé en lieu réceptif pour l’occasion. Cet événement de prestige rassemble, célèbre et récompense (remise de prix…) les meilleurs acteurs de la gastronomie française, les chefs, les sommeliers, les directeurs de salles… Il bénéficie d’une très grosse couverture médiatique, 500 à 600 articles de presse. Nous avons le projet de faire évoluer son format dans les deux ans. 

L’Atelier du goût dédié à la création de contenu et aux rencontres a été inauguré le 27 mars 2023 - © PB
L’Atelier du goût dédié à la création de contenu et aux rencontres a été inauguré le 27 mars 2023 - © PB

 Votre programme annuel comporte-t-il d’autres rendez-vous ?

Oui, nous avons la Dotation Jeunes Talents (DJT). Ce dispositif installé depuis 2014 permet de sélectionner de jeunes candidats restaurateurs à présenter leur projet de création d’établissement. Nous recevons une centaine de dossiers par an et nous en sélectionnons entre 12 et 16. Il y a quatre dotations par an qui donnent lieu à un événement dans un lieu prestigieux (dans une ville étape) où sont présents les chefs de la région et nos partenaires qui vont apporter une dotation pour aider et accompagner les jeunes sélectionnés à s’installer. Parmi nos partenaires, nous avons Nespresso, Kaviari, Maestro, Be WTR, Laurent Perrier Champagne, De Buyer… Cette opération contribue au développement de nouveaux professionnels de la gastronomie. Je pourrai citer de nombreux noms comme par exemple le célèbre chef Alexandre Miazza qui a été le premier talent doté en 2014. Dans la continuité de la Dotation des Jeunes Talents, nous avons réalisé un nouveau livre « Les 109 » chefs et recettes. Nous avons choisi de révéler le millésime 2023 de cet ouvrage au salon Maison & Objet à Villepinte en 2022 (du 8 au 12 septembre). Nous organisons durant cinq jours un rendez-vous où des chefs nouvelle génération font des démonstrations cooking et participent à des conférences avec des architectes, des designers… Cette opération a été couronnée de succès, nous avons eu de nombreuses retombées presse et retombées clients. Car Maison & Objet attire beaucoup de restaurateurs et d’hôteliers qui ont découvert « Les 109 » mais aussi Gault&Millau. Nous allons renouveler cet événement cette année.

Que représente l’événementiel pour Gault&Millau ?

Aller à la rencontre des gens, enquêter dans les régions, se rendre dans des restaurants, découvrir de nouveaux talents et les mettre en avant lors d’événements et de cérémonies, c’est l’ADN même de Gault&Millau. C’est ce qui fait sa qualité et sa diversité. Aujourd’hui, nous sommes en train de réveiller « la belle endormie ». Nous avons une magnifique marque connue dans le monde mais pas utilisée. Nous avons une énorme exposition dans le BtoB mais nous avons perdu un peu le lien du consommateur en BtoC. Nous sommes en train de nous reconnecter avec un lectorat dont les jeunes à travers des événements comme le rendez-vous cooking à Villepinte.

Outre l’ouverture de l’Atelier du goût, quelle sera votre actualité en 2023 ?

L'événement de l’année 2023 c’est aussi la relance du magazine Gault&Millau qui va revenir en kiosque en novembre 2023. Nous nous sommes beaucoup développés sur le digital cette dernière année pour toucher différentes cibles notamment les jeunes mais je pense que nous sommes dans un monde où il y a encore une place pour un magazine papier. Ce lancement est un acte extrêmement important qui fait partie de notre stratégie pour recréer du contact avec le public. Ce sera « Le magazine culturel qui voit le monde à travers la gastronomie », selon les mots de son rédacteur en chef Stéphane Brehier.