Stratégies

Julien Noronha - Bpifrance «  Nos événements sont des outils de campagne globale  »

Par Adélaïde de la Bourdonnaye | Le | Agences & organisations

Bpifrance, Banque Publique d’Investissement, accompagne les entreprises de toute taille dans leurs projets de développement, de transition écologique et énergétique, d’innovation et de déploiement international. Avec 500 événements par an, en France et à l’international, l’événementiel est l’un des leviers phare de l’institution. Julien Noronha, Directeur exécutif en charge de la Communication chez Bpifrance nous partage sa vision en la matière.

Julien Noronha - Directeur exécutif en charge de la communication - © Bpifrance
Julien Noronha - Directeur exécutif en charge de la communication - © Bpifrance

La 10e édition du BIG se tiendra en octobre à Paris. Comment votre format a-t-il évolué en 10 ans ? Qu’attendre de cette édition anniversaire ?

BIG est un moment d’optimisme et de fierté pour l’écosystème.

BIG réunit une fois par an l’ensemble des acteurs de l’économie française en un seul lieu pour célébrer toute l'énergie entrepreneuriale du pays. Il y a dix ans, c'était un événement très axé sur l’innovation. Maintenant, c’est devenu une représentation complète de la richesse de l'économie française. La diversité des participants est totale, avec toutes les typologies d’entrepreneurs ainsi que tous ceux qui gravitent autour. BIG est un moment d’optimisme et de fierté pour l’écosystème, ponctué par 500 ateliers et des conférences animés par plus de 1000 intervenants. Nous avons une scène très diversifiée en termes de profils, où les speakers ne viennent pas parler de leur entreprise, mais plutôt partager leur expérience sur leur développement ou transformation personnelle. Il y a des ateliers abordant les grands défis de demain et un fort accent sur la mise en relation, tant en ligne qu’en personne, avec environ 25 000 rencontres orchestrées lors de BIG.

Cette année marque le 10e anniversaire de BIG, qui se tiendra le 10 octobre à l’Accor Arena, le thème central est le progrès, un concept ouvert et positif, englobant la transformation et l’innovation, mais aussi la durabilité et l'évolution progressive.

Vous mentionnez 25 000 mises en relation… combien de participants attendez-vous cette année à BIG ?

Nous avons eu 70 000 inscrits l’année dernière, et nous visons à maintenir ce nombre cette année pour garantir la qualité de l'événement. Nous souhaitons stabiliser nos effectifs afin d’assurer une expérience toujours aussi fluide et utile pour nos participants. BIG est un événement d’envergure mondiale qui nécessite une préparation minutieuse, et nous nous efforçons de fournir à nos participants les outils et informations nécessaires pour en tirer le meilleur parti et repartir avec une expérience enrichissante et concrète.

Vous étiez présents au mythique festival South by South West (SXSW) aux côtés d’une délégation jamais vue pour la France. Quel bilan en tirez-vous ?

C’est un événement qui a un impact concret sur les affaires.

South by Southwest est devenu un événement business majeur, où la tech est désormais intégrée à la culture. C’est également un événement très diversifié en termes de scénographie événementielle, avec un centre de convention mais aussi une ville intégralement transformée, des espaces immersifs… en termes d’expérience, c’est fascinant. Le bilan est extrêmement positif pour la French Touch. On parle souvent du CES, et c’est vrai que Las Vegas nous a fait émerger. Mais à SXSW cette année nous n’étions pas en reste ! C’est une fierté de constater que nous sommes au niveau des grandes discussions mondiales sur de nombreux sujets technologiques, notamment sur l’intelligence artificielle, et d’avoir pu y montrer que la France est compétente sur ces enjeux. C’est un événement qui a un impact concret sur les affaires, qui permet des contacts fructueux et une belle mise en lumière.

En tant qu’habitué, pensez-vous que nous avons à nous inspirer des salons étrangers d’un point de vue contenus et organisation ?  

En Amérique du Nord, ils sont très impliqués dans l’expérientiel, en France peut-être un peu moins.

Je pense que tout le monde a quelque chose à apprendre de tout le monde en réalité. En Amérique du Nord, ils sont très impliqués dans l’expérientiel, en France peut-être un peu moins. À Montréal, par exemple, lors du C2, lorsque vous faites la queue, que vous levez la tête, il y a des personnes au-dessus de vous, des artistes partout, une scénographie constante et extraordinaire. Il y a cette atmosphère de cirque forain qui se fond dans un événement de contenus. Cela crée une dynamique immédiate d'échange, tout est conçu pour briser la glace.

D’autres pays, comme en Asie, excellent dans l’utilisation de technologies événementielles avancées, comme les écrans, les systèmes audios immersifs, etc. En France, nous sommes également en train de progresser dans ce domaine. De notre côté, nous sommes aussi très forts dans la structuration des contenus et la recherche de différents points de vue. Nous privilégions également des formats plus courts et dynamiques. Nous aimons être concis et percutants. Ailleurs, les sessions peuvent encore durer plus longtemps, parfois jusqu'à 1h30, ce qui peut rendre les discussions moins efficaces.

Quels sont les enjeux de communication de Bpifrance ?

Notre mission consiste à envoyer en permanence des messages positifs rappelant à tous les entrepreneurs de France qu’ils ont un soutien solide et des ressources pour les accompagner à chaque étape de leur développement. Nous continuerons à adopter notre ton distinctif, à irriguer et à être très présents tout en étant toujours plus inclusifs avec l’ensemble du système avec un objectif unique : simplifier le parcours pour les entrepreneurs.

Nous n’abordons pas la communication chez Bpifrance comme une simple fonction support, notre communication vise à être aussi utile que les autres aspects de notre métier pour les entrepreneurs. Par exemple, dans l’industrie, nous savons que nous avons besoin de 600 000 jeunes pour nous transformer. Nous nous permettons donc d’intervenir en matière d’emploi à travers nos initiatives, même si ce n’est pas le rôle principal de Bpifrance. 

Le grand projet de communication de cette année consiste à répondre aux quatre ou cinq principaux défis identifiés par les entrepreneurs de chacune de nos communautés, en mettant en place les actions nécessaires pour y répondre.

 

Bpifrance organise de très nombreux événements toute l’année. Quelle place tient l’événementiel dans votre stratégie ?

L'événementiel restera toujours central car chaque événement est devenu bien plus qu’un simple rassemblement.

L'événementiel restera toujours central car chaque événement est devenu bien plus qu’un simple rassemblement. Si je détaille les 500 événements que nous organisons tous les ans, environ 300 à 400 sont des événements locaux où nous animons des sessions avec 30 à 50 dirigeants. Ensuite, nous avons une dizaine d'événements qui attirent plus de 1000 personnes, et il y a bien sûr BIG.

Chaque événement est utilisé comme un outil pour mener une campagne globale. Il s’agit de campagnes centrées sur des thématiques fortes, et non simplement une invitation à s’inscrire. Par exemple, cette année à Nantes, notre campagne portait sur la transition écologique des entreprises, avec un événement comme point focal. C’est pourquoi je dis que l'événementiel est central.

Nous synthétisons tous les contenus de nos événements à l’aide de l’intelligence artificielle. Une semaine après l'événement, tous les contenus sont synthétisés et disponibles pour être diffusés tout au long de l’année.

Pour résumer, l'événementiel est pour Bpifrance un point de rencontre pour les entrepreneurs, un vecteur de campagne pour la France, et un outil de contenu de plus en plus pertinent car pérenne et accessible à tous, bien au-delà du simple replay.

 

Bpifrance en (gros) chiffres

500 événements par an, dont 450 en régions

130 000 dirigeants 60 000 entreprises

70 000 participants au BIG

Bpifrance est détenue à 50 % par l'État et à 50 % par la Caisse des Dépôts

4155 collaborateurs