Stratégies

JO d’hiver 2030 : les Alpes françaises seule candidature retenue par le CIO

Par Pascale Baziller | Le | Grands événements

Le Comité international olympique (CIO) a déclaré entrer en « dialogue ciblé » avec les Alpes françaises, pour l’organisation des Jeux olympiques d’hiver 2030. Décision finale en juillet 2024.

95 % des installations seraient existantes pour les Jeux d’hiver 2030 - © Henri Picot
95 % des installations seraient existantes pour les Jeux d’hiver 2030 - © Henri Picot

Alors que l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 monte en puissance, une nouvelle page de l’histoire des Jeux et de la France s’écrit. Le pays est en chemin pour organiser les Jeux d’hiver de 2030. La commission exécutive du Comité International Olympique (CIO), réunie mercredi 29 novembre 2023 à Paris, a déclaré officiellement l’entrée des Alpes Françaises en dialogue ciblé, pour l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver 2030. Elle a écarté les dossiers de la Suède (déjà éconduite pour les JO 2026) et de la Suisse. La France reste la seule candidature encore en lice. Un choix qui constitue une « énorme avancée pour le sport français », a indiqué David Lappartient, le président du Comité national olympique français (CNOSF).

Si ce statut ne confirme pas officiellement l’organisation de ces Jeux par les Alpes françaises, elle est quasiment assurée d’accueillir l’événement, six ans seulement après les Jeux d’été. Le dossier français (déposé en juin) va ainsi être étudié pendant plusieurs mois par les instances concernées. Plusieurs points seront évalués : de la carte des sites au financement en passant par l’impact environnemental et l’héritage. La décision finale est attendue en juillet 2024, juste avec Paris 2024, lors d’une session du CIO. Elle signera le grand retour des Jeux dans les Alpes françaises 38 ans après Albertville (1992).

Un projet porté par deux régions

La décision é été accueillie avec joie par le Comité national olympique et sportif français (CNOSF), le ministère des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques et les régions Auvergne-Rhône-Alpes (AURA) et Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA). Le président Emmanuel Macron a exprimé sa fierté dans un tweet sur X (anciennement Twitter) : « Dans la dernière étape de dialogue, le CIO retient les Alpes françaises pour accueillir les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver 2030. Des Jeux innovants, durables et inclusifs, qui vont faire rayonner la France et sa montagne. Quelle fierté ! ».

Les deux régions (AURA et PACA) se sont réunies pour porter une candidature commune (qui a été proposée au mouvement sportif et à l’État en juillet 2023)) qui n’avait pas que des soutiens.

Les opposants ont dénoncé les coûts économiques et climatiques (raréfaction de la neige en altitude…) du projet. Le Conseil économique, social et environnemental Régional (CESER)d’Auvergne-Rhône-Alpes a également fait part de ses réserves sur le projet 2030 des Alpes françaises. L’association France Nature Environnement Savoie a expliqué dans un communiqué de presse (13 novembre) pourquoi le projet serait néfaste pour l’environnement.  « En 2030, alors que les glaciers des Alpes ne seront plus que des squelettes, et que la pression sur la ressource en eau risque d’être maximale en période d’étiage hivernal, déplacer des milliers de spectateurs en avion pour contempler des sportifs évoluant sur de la neige artificielle fabriquée à partir d’une ressource en eau raréfiée n’aurait-il pas quelque chose de déplacé aussi ? ».

95 % des sites existants

Une candidature montée en quelques mois, un dépôt du dossier effectué le 7 novembre en Suisse et un grand oral devant les membres de la commission deux semaines plus tard, se lancer dans ce projet était un réel défi. Cela d’autant plus que les Jeux de Paris 2024 se jouent dans moins de huit mois. Reste que la France capitalise sur son savoir-faire en matière d’organisation de grands événements sportifs internationaux, elle l’a prouvé lors de la Coupe du monde de rugby qui s’est déroulée du 8 septembre au 28 octobre dernier. C’est également la mise en avant d’un projet au coût maîtrisé estimé à 1,5 milliard d’euros et qui se veut « sobres, responsables et inclusifs ». Il assure s’appuyer sur 95 % d’installations existantes autour de quatre pôles : Haute-Savoie (biathlon, ski de fond), Savoie (ski alpin, saut à ski, combiné nordique, bobsleigh, skeleton, luge), Briançonnais (ski freestyle, snowboard cross), Nice Côte d’Azur (hockey sur glace, patinage artistique, short track, curling, ski, snowboard cross) qui accueillera également le village olympique. La patinoire pourrait également être implantée à Nice. Les infrastructures des JO d’Albertville 1992 (nécessitant des travaux de rafraîchissement) seront également utilisées. Reste l’anneau de vitesse dont le site n’a pas encore déterminé.