Stratégies

Paris Nautic Show : le grand retour d’un rendez-vous emblématique du nautisme


Du 26 au 30 novembre , le Parc des Expositions du Bourget accueillera le Paris Nautic Show, héritier du mythique Salon nautique de Paris, disparu en 2023.

Paris Nautic Show : le grand retour d’un rendez-vous emblématique du nautisme
Paris Nautic Show : le grand retour d’un rendez-vous emblématique du nautisme

En 2026, cela fera 100 ans que la première édition du salon nautique aura été inaugurée. C’est donc un joli client d’œil du destin de voir renaître cette année le rendez-vous emblématique parisien du nautisme après deux ans d’absence. Touché mais pas coulé serait-on tenté de dire au sujet de ce salon dont les organisateurs se sont battu contre vents et marées pour le renflouer.

Un salon annulé, puis ajourné, et finalement renfloué

Après deux années blanches dues à la pandémie de Covid-19, la FIN (Fédération des industries nautiques) avait avait caressé l’espoir de relancer la dynamique à l’automne 2024 avec le projet Nautic en Seine. Initialement annoncé à l’automne 2024, l’événement a d’abord été repoussé au printemps 2025 avant que la conjoncture particulièrement défavorable ne conduise, une fois encore, à son report. Car le climat reste lourd pour l’ensemble de la filière : chômage technique qui s’installe chez certains constructeurs, concessions engorgées par des stocks difficiles à écouler, carnets de commandes faméliques… Le constat est sans appel et illustre la fragilité d’un secteur en quête de souffle. «  Il y avait malgré tout une réelle attente de la part des professionnels et de la clientèle pour relancer cet événement », souligne Jean-Paul Chapeleau, président de la FIN.

Le choix du Bourget s’est alors imposé. Trois options avaient été envisagées : Villepinte, Porte de Versailles et Le Bourget. La première, trop excentrée, ne répondait pas aux attentes. Quant à la seconde, elle avait déçu les exposants en 2021 et 2022. « Le salon du Bourget s’est donc imposé d’autant qu’il dispose de nombreux espaces extérieurs et qu’il y a des facilités pour transporter des bateaux », avance Jean-Paul Chapeleau.

Le Bourget, un site stratégique

Avec sa localisation idéale, le Bourget se situe à la croisée des publics franciliens et européens. « Il est très bien situé pour le public venu de toute la région parisienne mais aussi des pays limitrophes notamment de Belgique, Luxembourg et Allemagne », insiste le président de la FIN.

Jean-Paul Chapeleau, président de la FIN - © D.R.
Jean-Paul Chapeleau, président de la FIN - © D.R.

Autre atout : son expérience dans l’accueil de grands événements. C’est là que se tiennent le Paris Air Show et le Salon des Véhicules de Loisirs (camping-car), deux rendez-vous dont s’inspire directement le Paris Nautic Show. « Ce sont des événements particulièrement intéressants. On constate la dynamique constante autour du Paris Air Show, un rendez-vous majeur pour l’ensemble des professionnels de l’aviation. Le succès du salon du camping-car est intéressant aussi parce qu’il s’agit d’une activité de loisir très pratiquée dans l’Hexagone et que des passerelles peuvent être tissées entre nos univers. »

Le nouveau salon entend refléter les engagements et les ambitions de la filière. Le développement durable sera au cœur de cette édition. « Un travail incroyable a été réalisé en matière de développement durable : les professionnels sont très engagés et tournés vers l’avenir comme le montrent les nombreuses innovations qui seront présentées durant le salon », se félicite Jean-Paul Chapeleau.

La plaisance bénéficie de l’attraction de la course au large

La plaisance profite aussi de l’aura des grandes compétitions. « La plaisance bénéficie de l’attraction de la course au large, très populaire comme l’a montré le Vendée Globe, et qui peut avoir un effet positif sur la pratique. » Le salon s’affirme également comme un outil de promotion du tourisme nautique, valorisant les destinations françaises, de la métropole à l’Outre-mer.

Une filière en mouvement malgré les cycles

Le nautisme reste un secteur cyclique, sensible aux crises économiques, sanitaires et géopolitiques. « Quand tout va bien, il y a un engouement exceptionnel. Mais quand c’est plus compliqué, les potentiels clients se rétractent et réfléchissent davantage à leurs investissements. » Face à ces aléas, la filière se mobilise en capitalisant sur ses innovations et sur des produits plus durables. Le nouveau salon se veut la vitrine de cette dynamique, promettent ses organisateurs.

La relance du salon bénéficie par ailleurs du soutien d’acteurs majeurs du marché : chez les constructeurs, les deux premiers groupes mondiaux, Beneteau et le groupe Brunswick, seront présents avec l’ensemble des marques qui les composent. Par ailleurs, l’ensemble des motoristes seront également de la partie. Les acteurs du secteur du fluvial, qui a le vent en poupe en France - La France est le pays d’Europe qui dispose du plus grand nombre de voies navigables - seront également nombreux.

Un format condensé pour plus de intensité

La principale nouveauté du salon concerne son format : le Paris Nautic Show se déroulera sur cinq jours seulement, contre des formats plus longs par le passé. Un choix assumé : « Nous avons souhaité un format plus court et avons modifié l’organisation pour densifier la programmation et créer l’événement au jour le jour  », explique le président de la FIN. L’objectif est clair : faire de chaque journée un temps fort, fédérer les professionnels, le public et les acteurs du sport autour d’un événement vivant et marquant.

Avec ce retour, la FIN revendique l’ouverture d’une nouvelle page pour le nautisme en France. Reste à espérer que l’événement parviendra à se maintenir à flot.