Engagement de façade
Cette semaine, les déboires du Louvre et la célébration de la fermeture temporaire du Centre Pompidou ont illustré les contradictions qui existent entre les discours et les actes en matière de politique culturelle.
Il y a des semaines comme ça où l’actualité nous sert sur un plateau les contradictions d’une politique culturelle sans queue ni tête : entre le vol spectaculaire des joyaux de la Couronne au Louvre et la fermeture très événementialisée du Centre Pompidou pour cinq ans, le décalage entre discours et réalité saute aux yeux.
D’un côté, le plus grand musée du monde victime d’un braquage invraisemblable réalisé depuis la façade du bâtiment, à jamais entaché par l’infamie d’un manque criant de moyens. De l’autre, l’illustre musée d’art moderne qui ne trouve rien de mieux que d’orchestrer un spectacle pyrotechnique d’adieu tiré en plein jour depuis sa façade, là-aussi, ignorant superbement l’impact environnemental de cette extravagance.
Comme l’ont souligné les syndicats du patrimoine (CGT-Culture, SNMD), le casse subit par le Louvre illustre un « désengagement progressif » de l’État qui pousserait le musée dans une logique mercantile : soirées privées, location d’espaces, partenariats commerciaux parfois jugés décalés avec sa mission scientifique et culturelle.
Le spectacle donné par les dirigeants de « Beaubourg » révèle quant à lui le décalage qui existe parfois entre les discours vertueux sur l’approche éco-responsable des événements et la réalité des activations qui, sous prétexte d’en mettre plein les yeux, délaissent les promesses formulées.
Certains diront que j’exagère, mais les symboles comptent. La culture comme l’événementiel n’ont pas besoin d’artifices, mais d’authenticité. Et d’un engagement qui ne soit pas, justement, de façade.