Stratégies

L’Après- JO Paris 2024 : pour une économie du sport responsable et durable

Par Pascale Baziller | Le | Agences & organisations

Quelle est la feuille de route 2024 de Sporsora en cette année olympique et paralympique ? L’organisation interprofessionnelle référente présente les grands axes de sa stratégie et un éclairage des grandes tendances du marché du sport business dans la 4e édition de son Guide des agences.

Sporsora a présenté aux acteurs du sport sa feuille de route et son Guide agences 2024   - © Morgan Bove
Sporsora a présenté aux acteurs du sport sa feuille de route et son Guide agences 2024 - © Morgan Bove

Quelle est la feuille de route 2024 de Sporsora en cette année olympique et paralympique ?  L’organisation interprofessionnelle référente présente les grands axes de sa stratégie pour cette nouvelle année et un éclairage des grandes tendances du marché du sport business dans la 4e édition de son Guide des agences.   

Le compte à rebours est lancé. Dans 6 mois débuteront les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Dans la continuité de la Coupe du monde de rugby France 2023 (8 septembre au 28 octobre) qui a montré l’expertise de la France en matière d’organisation de Grands événements sportifs internationaux (GESI) et la mobilisation des acteurs du sport (dont 38 sponsors), l’écosystème des sports se prépare à accueillir cette compétition sportive internationale. Le 24 janvier dernier, l’organisation interprofessionnelle référente a présenté aux acteurs économiques du sport français les grands axes de sa stratégie pour cette nouvelle année.

Préparer l’après-JO

À cet effet, Sporsora qui regroupe plus de 280 acteurs (marques, partenaires, détenteurs de droits, agences, collectivités, instituts d’études et de formation et médias) déploiera cette année des actions autour de six thématiques (cf. encadré) pour accélérer le développement d’une économie du sport responsable et durable. L’enjeu étant de préparer l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques pour faire du sport un levier de développement économique et d’attractivité du sport.

« Sporsora souhaite dès maintenant se tourner vers l’avenir et accompagner les acteurs économiques du sport français dans la préparation de « l’après-Jeux ». Nous devons nous assurer que le sport bénéficie au maximum des externalités positives des Grands Événements Sportifs Internationaux (GESI) accueillis par la France, et ce sur le temps long. Nous souhaitons que les mois à venir permettent de renforcer l’attractivité du sport français auprès du public, des entreprises et des annonceurs, ou encore sur la scène internationale. Notre objectif est que nous soyons plus forts après 2024, qu’aujourd’hui », précise Raymond Bauriaud, président de Sporsora.

La dynamique économique des Jeux de Paris 2024 devrait bénéficier à l’économie du sport et au sport. Sporsora souhaite ainsi préparer l’après-Jeux en accompagnant et mobilisant les acteurs économiques du sport. « Être plus fort après 2024, signifie réussir l’héritage des Jeux au niveau de la pratique sportive des Français, en termes d’infrastructures et d’aménagement du territoire, de gouvernance du mouvement sportif, de consommation du spectacle sportif et bien évidemment de l’héritage économique. Selon une récente étude de Two Circles, les recettes globales du sport professionnel en France, estimées à 4Mds € en 2022, devraient quasiment doubler d’ici 2032 (7.8 Mds €), grâce notamment à l’impulsion des Jeux de Paris 2024. Les opportunités sont là, à nous de collectivement les saisir en accélérant la professionnalisation du secteur et en ouvrant le champ des possibles en matière de ressources, en poussant les curseurs sur le sport féminin et la RSE  », explique Magali Tezenas du Montcel, directrice générale de Sporsora

4e édition du Guide des agences : les grandes tendances du marché

À travers des analyses, des tendances et des études de cas (100 cas pratiques), la nouvelle édition du Guide Sporsora des agences (2023-2024) réalisée avec son Collège « Agences, cabinets d’études et de conseil » offre un éclairage de l’écosystème du sport, plus particulièrement des expertises des agences et leur rôle dans le développement du sport business, avec un résumé chiffré de l’économie du sport.

Les chiffres clés de l'économie du sport dans le Guide Sporsora des agences - © Sporsora
Les chiffres clés de l'économie du sport dans le Guide Sporsora des agences - © Sporsora

Dans une période où les grands événements sportifs internationaux se succèdent, « les agences ont su s’adapter à un contexte plus exigeant, où les problématiques qui entourent les GESI en termes d’impact social et environnemental, font remonter plus clairement, les enjeux de communication du sponsoring sportif au niveau de la raison d’être des entreprises et des sujets RSE », indique Bruno Bianzina, directeur général de Sport Market. Le guide présente 4 grandes tendances du marché décryptées en s’appuyant notamment sur celles observées aux États-Unis.

La première est les nouvelles pratiques d’investissement dans le sport avec notamment l’entrée des fonds d’investissement. L’analyse explique en quoi ils peuvent représenter « une opportunité pour transformer en profondeur l’écosystème du sport » et répond aux questions légitimes que cela peut poser.

La deuxième tendance porte sur la transformation du sport et de ses modes de diffusion. Il est question d’impact des réseaux sociaux sur les règles audiovisuelles avec les nouvelles manières d’engager les fans de sport (69 % de la Génération Z consomme des contenus sportifs sur Instagram) et l’organisation de nouveaux évènements sportifs écrits pour ces nouveaux médias et populations. Dans une démarche de perspective, en se référant aux États-Unis, deux sujets sont mis en avant : « le premier concerne la manière dont Amazon s’empare de la diffusion sportive avec pour objectif de toucher le Graal consistant à inciter les téléspectateurs à faire des achats tout en regardant la télévision ». Le second concerne l’influence de la nouvelle salle Sphere de Las Vegas. La Sphere de Las VegasTNT Sports (Warner Bros. Discovery), a conclu un accord pluriannuel avec la société́ californienne Cosm afin de créer des retransmissions de matchs (certains matchs de la NBA, de la NHL et de l’équipe nationale de football américaine diffusés sur TNT) dans un format immersif.

La troisième tendance est le développement économique du sport féminin. La pratique féminine progresse en France mais le pays manque d’infrastructures adaptées. Des programmes marketing spécifiques se concrétisent. Les revenus commerciaux générés par le sport féminin en France pourraient passer de 293 millions d’euros en 2021 à 553 millions en 2026 selon l’étude Two Circles et Sporsora publiée en 2022. Pour cela, il faudra « accélérer les investissements pour activer et pérenniser cette augmentation », indique l’analyse. Plus de 8 Français sur 10 (82 %) affirment dans une étude (Arcom) que “le sport féminin est aussi intéressant à regarder que le sport masculin”, la marge de progression reste immense. Et, la visibilité́ dans les médias est certainement le levier le plus important pour le développement du sport féminin. Le développement de la pratique féminine et de son accès en France passerait par une politique volontariste et une poussée d’investissements publics et/ou privés. Parmi les signaux encourageants relevés par Sporsora, l’arrivée à l’Olympique Lyonnais de Michelle Kang, puissante femme d’affaire américaine désireuse de développer davantage le football féminin en France.

Enfin, la quatrième tendance est la nécessité et les opportunités du sport responsable.Toutes les parties prenantes de l’écosystème sportif ont compris les multiples opportunités qui peuvent s’offrir grâce à un sponsoring responsable. Il y a une montée en puissance de ce mouvement. Au premier plan se trouve la dimension environnementale à travers de multiples initiatives en externalité ou en internalité. Comme pour les organisateurs, le développement de mesures destinées à réduire l’impact environnement de leurs événements ou l’inscription de clauses dans les contrats de partenariat, à l’image de l’engagement « Sport Sponsors Climate Pledge », à travers lequel des acteurs majeurs du sponsoring (Accor, EDF, Orange, Sodexo Live !) vont conditionner, à partir de 2025, leur décision de sponsoriser un évènement sportif à la mise en place d’objectifs de réduction carbone alignés avec l’accord de Paris. Au-delà de l’aspect environnemental, ce sont aussi les questions de bien-être, de mixité, de solidarité, d’éthique sportive et de responsabilité qui se développent au sein des organisations. Des défis à relever qui signe une nouvelle ère pour le sport.

Six thématiques vont structurer les actions de Sporsora en 2024 

• La professionnalisation du secteur et la rétention des talents post GESI  
• Les nombreuses opportunités de la RSE
• Le développement économique du sport féminin 
• La transformation de la consommation du sport
• Les nouvelles offres et la diversification des revenus
• Les fonds d’investissement et athlètes investisseurs