Marché MICE 2025 : prudence, budgets sous tension et recherche d’impact
Coach Omnium et le Groupe 1001 Salles ont livré les résultats de leur 32e étude annuelle sur l’évolution du tourisme d’affaires en France. Si la dynamique observée depuis 2023 s’est prolongée, la prudence gagne du terrain en 2025, dans un contexte marqué par la stabilité des besoins mais aussi par une pression économique réelle. Avec, en filigrane, l’affirmation de nouvelles exigences autour de l’expérientiel, de l’impact environnemental, et l’émergence des outils digitaux dans l’organisation des événements.

Le besoin de se réunir toujours présent, mais plus sélectif
« Oublié le Covid », rappelle l’étude : les entreprises ressentent plus que jamais la nécessité de réunir leurs équipes. Cependant, une réalité plus contrastée s’impose. Près d’un commanditaire sur deux constate un recul de son activité MICE sur les trois dernières années, et deux tiers déplorent une baisse de leurs budgets. Une situation qui pousse à faire des arbitrages : se réunir oui, mais en optimisant coûts, durées, lieux et logistique.
Pour 2025, 38 % des entreprises anticipent une nouvelle contraction de leur activité MICE, tandis que 60 % parient sur la stabilité de leurs budgets. Dans ce contexte, le MICE conserve toute son importance, à condition d’apporter une vraie valeur ajoutée : communication, motivation, stimulation restent les maîtres mots.
Séminaires, incentives et événementiel : le trio moteur
Les séminaires - résidentiels ou en journée d’études - dominent toujours les types d’événements organisés, avec une nette prime à la flexibilité. Le format reste court : une à deux journées au maximum pour la grande majorité des opérations. La taille aussi est modeste : moins de 50 participants dans la plupart des cas.
Deux dynamiques se renforcent : la place accrue de l’incentive et de l’événementiel. 45 % des entreprises misent désormais sur des activités de team building ou de stimulation, et 56 % organisent des soirées événementielles. Le besoin de créer du lien, de récompenser ou d’offrir un temps fort collectif s’est affirmé avec la généralisation du télétravail et la fragmentation des collectifs.

Les budgets : sous pression mais en hausse par participant
Phénomène paradoxal : si les entreprises organisent moins d’événements, elles investissent davantage par participant. Les budgets moyens pour les séminaires résidentiels s’échelonnent désormais entre 240 et 300€ par personne, tandis que les journées d’études gravitent principalement entre 100 et 160€.
Cette évolution traduit un choix clair : plutôt que de multiplier les rassemblements, les entreprises préfèrent concentrer leurs moyens sur des expériences plus qualitatives et marquantes.

Des lieux qui doivent surprendre… ou rassurer
L’hôtel redevient le lieu de référence pour se réunir à l’extérieur : 70 % des organisateurs en font usage. L’accessibilité et la disponibilité sur site de prestations complémentaires (salles, restauration, hébergement) sont déterminantes. Mais dans le même temps, les lieux atypiques (châteaux, domaines, lieux événementiels) gagnent du terrain, portés par l’attente d’un effet « waouh » et par la montée du besoin d’expérientiel.
À noter : la concurrence interne progresse. De plus en plus d’entreprises exploitent leurs propres salles pour des réunions ou même de petits événements. Une tendance à surveiller pour les prestataires.

Un volet RSE devenu incontournable (mais pas exclusif)
Les critères environnementaux s’ancrent dans les cahiers des charges : trois quarts des entreprises en tiennent compte, et 84 % affichent des exigences RSE au moment de choisir leurs prestataires. Reste que, dans la pratique, l’accessibilité et les coûts demeurent prioritaires.
Parallèlement, les activités éco-responsables progressent dans les animations (nettoyage de plages, escape games écologiques, ateliers solidaires), mais restent encore en retrait par rapport aux animations ludiques ou culturelles plus classiques.

L’IA s’invite discrètement dans le MICE
Nouveauté 2025 : l’étude observe les premiers usages de l’intelligence artificielle pour organiser et animer les événements. Si son impact reste pour l’instant marginal, il pourrait transformer certaines pratiques logistiques ou interactives dans les années à venir.
Perspectives : entre volonté de qualité et vigilance budgétaire
Pour l’année en cours, le marché du MICE devrait se maintenir sur un équilibre précaire : ni envolée spectaculaire ni dégringolade brutale, mais une forme de maîtrise économique prudente. L’enjeu pour les prestataires sera d’accompagner cette demande en misant sur la qualité de service, l’adaptabilité, et la créativité expérientielle.
--> Pour aller plus loin
Retrouvez la méthodologie complète, l’étude intégrale et les données détaillées sur les sites de Coach Omnium et du Groupe 1001 Salles.