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Engagements de façade ?


Cette semaine, les déboires du Louvre et la célébration de la fermeture temporaire du Centre Pompidou ont illustré les contradictions qui existent entre les discours et les actes en matière de politique culturelle.

Engagements de façade ?
Engagements de façade ?

Il y a des semaines comme ça où l’actualité nous sert sur un plateau les contradictions d’une politique culturelle sans queue ni tête : entre le vol spectaculaire des joyaux de la Couronne au Louvre et la fermeture très événementialisée du Centre Pompidou pour cinq ans, le décalage entre discours et réalité interroge.

Tanguy Leclerc - © D.R.
Tanguy Leclerc - © D.R.

D’un côté, le plus grand musée du monde victime d’un braquage invraisemblable réalisé depuis la façade du bâtiment, à jamais entaché par l’infamie d’un manque criant de moyens. De l’autre, l’illustre musée d’art moderne qui fête sa fermeture pour cinq ans de travaux par un spectacle pyrotechnique en plein jour tiré depuis sa façade, là-aussi, en faisant fi de l’impact environnemental de cette extravagance.

Comme l’ont souligné les syndicats du patrimoine (CGT-Culture, SNMD), le casse subit par le Louvre illustre un « désengagement progressif » de l’État qui pousserait le musée dans une logique mercantile : soirées privées, location d’espaces, partenariats commerciaux parfois jugés décalés avec sa mission scientifique et culturelle.

Le spectacle donné par les dirigeants de « Beaubourg » révèle quant à lui le décalage qui existe parfois entre les discours vertueux sur l’approche éco-responsable des événements et la réalité des activations. Sous prétexte d’en mettre plein les yeux, on en oublie les promesses formulées.

Certains diront que j’exagère, mais les symboles comptent. La culture comme l’événementiel n’ont pas besoin d’artifices, mais d’authenticité. Et d’un engagement qui ne soit pas, justement, de façade.