Collectif, bien-être, imagination : les nouvelles dynamiques de l’événementiel d’entreprise
Dans un contexte professionnel hybride et instable, l’événement d’entreprise doit désormais répondre à des attentes profondes de sens, de lien et de reconnaissance. Selon la deuxième édition du cahier de tendances de REJOLT et Peclers Paris, quatre grandes dynamiques émergent en 2025, mêlant individualité collective, imagination, bienveillance et joie partagée.
Dans un univers professionnel hybride et souvent instable, l’événement d’entreprise s’affirme comme plus indispensable que jamais, mais doit faire avec les attentes des collaborateurs qui, de leur côté, ont évolué en profondeur.
Pour rendre compte de cette réalité, REJOLT, leader de l’organisation d’événement d’entreprise, et Peclers Paris, agence conseil en innovation, présentent la deuxième édition de leur cahier de tendances. Pour mener ce travail à bien, Peclers Paris a interrogé 500 actifs, afin de mieux cerner leurs attentes en matière d’événement d’entreprise. Bilan : 2/3 d’entre eux souhaiteraient participer à autant ou plus d’événements … mais seuls 35 % se rappellent d’un événement mémorable. Et 42 % émettent un certain scepticisme quant à la finalité de ces temps forts. Ce qu’ils aimeraient ? Des événements permettant de renforcer le lien entre collègues (79 %), valoriser les efforts (72 %), ou prendre soin de leur bien-être émotionnel (59 %).
« Ces résultats montrent que l’événement doit évoluer en profondeur, souligne Mickaël Hadjadj, fondateur de REJOLT. Il doit passer d’une approche « top-down » à une fonction de rassemblement authentique, tout en prenant soin de chacun. Comment ? En intégrant les tendances sociétales, et en les adaptant à l’univers professionnel.»
Dans la précédente édition du « Futur de l’expérientiel », les tendances telles que l’euphorie créative, l’éco-intentionnalité, le bien-être radical et l’effet d’émerveillement ont jeté les bases d’une profonde transformation culturelle dans la manière dont les individus vivent les expériences, interagissent avec leur environnement, les entreprises et les autres.
Quatre dynamiques émergent avec force dans cette seconde édition. D’abord, une individualité collective, où l’expression de soi se construit dans la relation aux autres, par la co-création et l’appartenance choisie. Puis, la volonté d’imaginer autrement, en faisant de l’inspiration, de la narration et de la projection positive le cœur des expériences. Vient ensuite une bienveillance active, une posture d’écoute et de ralentissement face à un monde qui accélère sans cesse. Enfin,une curiosité joyeuse, portée par le jeu, la culture et l’évasion, comme moteurs de lien et d’engagement durable.
Selon le rapport, ces nouvelles dynamiques ouvrent la voie à une vision renouvelée de l’expérience, où l’émotion, l’imaginaire et le collectif deviennent les piliers d’un futur plus désirable. Elles invitent les entreprises et les organisations à repenser leurs formats, leurs récits et leurs engagements, pour proposer des expériences plus humaines, durables et profondément connectées aux aspirations contemporaines.
1 / L’individualité collective
Cette tendance fait référence à cette volonté exprimée par un nombre croissant de salariés : se sentir reconnus au sein du collectif pour ce qu’ils sont, quel que soit leur âge ou leur sensibilité. Pour traduire cette aspiration, les entreprises organisent un nombre croissant d’événements intergénérationnels. « Par exemple, en faisant co-animer chaque temps fort par un duo junior-senior, illustre Mickaël Hadjadj. Ou encore, en proposant de créer une fresque intergénérationnelle, ou des ateliers de « design fiction » pour imaginer ensemble le futur de l’entreprise. Le tout, dans des cadres (lieux, musiques, activités…) capables de convenir à toutes les tranches d’âge ». Plus largement, l’événement valorise, de plus en plus, l’expression des émotions individuelles. Par exemple, en proposant des ateliers de création collectifs, des « scream boxes » ou encore des installations sensibles. « Il s’agit de montrer comment chaque sensibilité individuelle est non seulement acceptée, mais valorisée comme le moyen de faire progresser le groupe » affirme Michaël Hadjadj.
2 / La bienveillance active
Il s’agit de la prise en compte d’une attente surpassant désormais toutes les autres : l’équilibre entre vie personnelle et professionnelle. Pour la première fois en 2025, les salariés jugent ce critère plus important (83 %) que la rémunération (82 %)[1]. « C’est pourquoi l’événement d’entreprise doit devenir un espace de régénération, et de connexion aux autres, affirme Mickaël Hadjadj. Cette connexion prend notamment la forme d’événements célébrant l’amitié au bureau : alors que la majorité des entreprises anglo-saxonnes célèbrent la Journée de l’Amitié au bureau (30 juillet) la tendance arrive en France, avec l’apparition de rituels innovants : « murs des remerciements »célébrant les collaborateurs les plus empathiques, mise en avant de duos ou trios amicaux lors de jeux d’équipes, ou encore l’organisation de « speed meetings cafés » : ils proposent à des duos formés au hasard d’échanger sur leur identité, leurs passions, leur vie en-dehors du travail… pour permettre l’éclosion d’amitiés professionnelles sincères.
3 / Imaginer autrement
Cette tendance s’affirme comme une prise en compte de l’éco-anxiété,qui progresse au sein de toutes les classes d’âge : 25 % des Français se déclarent, à des degrés divers, touchés par l’impression que notre planète court inéluctablement à sa perte[2]. « L’entreprise doit prendre en compte cette inquiétude, et montrer qu’elle peut, grâce au collectif, apporter des solutions, souligne Mickaël Hadjadj. Aujourd’hui, l’heure n’est plus aux injonctions culpabilisantes, mais aux réflexions permettant d’imaginer ensemble le futur ». Cette quête se matérialise à travers des formats innovants : par exemple, des « studio des futurs », physiques ou virtuels, dans lesquels les équipes s’essaient au prototypage d’idées, pour imaginer un fonctionnement plus sobre de leur entreprise. Autre tendance de fond, les ateliers pratiques, permettant à chacun de s’engager au quotidien, en apprenant de nouvelles techniques (jardinage, recyclage, réparation…). Une façon de prendre conscience de son pouvoir d’agir concrètement.
4 / la curiosité joyeuse
En réaction à l’anxiété ambiante, le besoin de jeu, de légèreté, s’affirme avec une force inédite. La preuve ? Le marché des jeux de société a progressé de plus de 30 % en 5 ans[1], et devrait doubler d’ici 2030.
Voilà pourquoi les événements d’entreprise, et notamment les team-buildings, misent toujours plus sur le jeu : on voit apparaître, dans nombre d’entreprises, des sessions de quiz, Cluedo géant ou encore tournois de jeux vidéo, lors de pauses hebdomadaires ritualisées. Plus spectaculaires, des formats inspirés des émissions de télévision (Burger Quiz, Loups-Garous…) se déclinent désormais en version corporate.
De son côté, le monde de la culture - et notamment de la pop culture- rejoint celui de l’entreprise. Le format qui monte ? Des déjeuners à thème, une ou deux fois par trimestre, autour d’un thème ludique et accessible à tous : K-pop, cinéma indépendant, JO… au menu, playlist dédiée, quiz et échanges libres. « Ces moments informels offrent une respiration dans le quotidien professionnel, sans nécessiter de logistique lourde, explique Michaël Hadjadj. Ils permettent à chacun de sortir de son rôle quotidien, de créer de nouveaux liens, tout en valorisant les individus ».
[1] ADEME avril 2025
[2] Workmonitor Randstad janvier 2025
[3] Verified Market Reports février 2025