Inspirations

Faire corps, encore et encore.


La cérémonie commémorative des dix ans des attentats du 13 novembre 2015 a rappelé la force du collectif dans l’adversité. Une idée qui ne demande qu’à être partagée.

Faire corps, encore et encore.
Faire corps, encore et encore.

Un solo de guitare aura toujours un écho plus puissant qu’une rafale de Kalachnikov. Hier soir, lorsque les premières notes de Brothers in Arms ont résonné au milieu du Jardin du souvenir, lors de la cérémonie de commémoration des dix ans des attentats du 13 novembre 2015, un frisson a traversé l’assemblée. Une émotion brute, presque physique, de celles que seule la musique sait provoquer — et que la violence n’effacera jamais.

Thierry Reboul, l’organisateur de l’événement, l’avait annoncé : il serait très rock. Parce que c’est particulièrement à cette musique que se sont attaqués les terroristes ce soir-là. Et parce qu’elle était la passion de nombre des victimes.

Tanguy Leclerc - © D.R.
Tanguy Leclerc - © D.R.

Vibrer ensemble, partager un moment unique, se sentir en communion avec les autres . C’est précisément ce qu’étaient venues chercher les victime des attentats du 13 novembre, au Stade de France, au Bataclan et sur les terrasses parisiennes.

Ce goût d’être ensemble, pilier des métiers de l’événementiel, reste un outil puissant pour rassembler et faire vivre des émotions collectives.

Hier, que ce soit place Saint-Gervais ou place de la République, où une foule nombreuse s’était rassemblée, les Français ont fait corps. Pas seulement pour se souvenir, mais pour continuer à faire vivre ce qui unit : la musique, le sport, la culture, l’humain.

Faire corps, c’est une manière de dire nous. C’est notre façon de prouver que la liberté n’a pas de meilleure alliée que la fraternité. C’est bien ce que portait en lui le Chœur du 13, la chorale des rescapés du Bataclan, lorsqu’il a entamé le vibrant You’ll never walk alone accompagné de Jesse Hugues, chanteur du groupe Eagles of death metal. Un moment suspendu au sein d’une cérémonie qui a tenu toute ses promesses.