France Music Week : l’industrie musicale veut jouer sa partition sans fausses notes

France Music Week is calling !

Initié par le président Emmanuel Macron et placé sous le patronage du ministère de la Culture, c’est un événement inédit qui débutera la semaine prochaine. Imaginé sur le modèle des grands rendez-vous internationaux comme la Miami Music Week ou l’Amsterdam Dance Event la manifestation ambitionne de redonner à la France une place de choix sur la scène musicale internationale, en rassemblant professionnels du secteur, artistes, producteurs et grand public

Le gouvernement a confié la coordination générale de ce nouveau rendez-vous au Centre National de la Musique (CNM), qui a dû préparer son organisation en un temps record, l’appel d’offres de l’événement, remporté par l’agence Auditoire, ayant été lancé en mars.

Comme s’il fallait des magiciens pour donner à la manifestation la portée populaire qu’elle mérite, et parce que l’on ne change pas une équipe qui gagne, la direction de la création de la France Music Week a été confiée à Thierry Reboul, le coordinateur des cérémonies des JO 2024, accompagné de Victor Le Masne à la direction musicale et de Romain Pissenem à la direction de la scénographie. Il nous dévoile son ambition.

Thierry Reboul, directeur de la création de la France Music Week

« Je veux démontrer que la construction d’une narration n’est pas l’ennemi de l’audience. »

Pourquoi avoir rejoint le projet de la France Music Week ?

Th.R. : J’ai la chance de recevoir beaucoup de propositions depuis le succès des Jeux olympiques l’an dernier. Mais l’adrénaline a été tellement puissante qu’il est difficile de redéclancher de l’envie autour de nouveaux projets. Si j’ai accepté, c’est parce que France Télévisions et le CNM m’ont demandé de réfléchir à un nouveau concept pour changer les codes de ces grands concerts populaires comme celui de la Fête de la musique, qui sont souvent toujours un peu les mêmes.

Quel est le fil rouge du concert du 21 juin ?

Th.R. : Faire la fête en conscience. Victor Hugo disait « La musique, c’est du bruit qui pense ». Avec Victor Le Masne et Romain Pissenem, nous souhaitions construire un récit qui prenne en compte l’environnement dans lequel nous évoluons. Nous vivons une époque où nos espérances d’émancipation, de paix et de progrès sont menacées. À travers ce concert, l’idée est d’illustrer le pouvoir de la musique lorsqu’elle s’empare de sujets de société. Les stars du concert, ce sont davantage les chansons que les chanteurs : la programmation mettra donc en avant une vingtaine de titres emblématiques et de protest songs couvrant les soixante dernières années. Mais le personnage central de l’événement, ce sera la vasque olympique, symbole paix, qui s’élèvera de nouveau pour l’occasion depuis le jardin des Tuileries.

Changer les codes de ce type d’événement, n’est-ce pas prendre le risque de déstabiliser un public habitué à faire la fête sur les tubes du moment ?

Th.R. : Tel que nous l’avons pensé, c’est-à-dire autour d’une histoire en continue, l’événement est effectivement inédit. Tout l’enjeu du projet consiste à démontrer que la construction d’une narration n’est pas l’ennemi de l’audience. Or, je reste convaincu que le public n’est jamais contre l’ambition, nous en avons apporté la preuve lors des cérémonies des JO l’an dernier.