Caroline Flaissier (FFT) : « Nous ouvrons davantage Roland-Garros et organisons tout type d’événement »
Par Pascale Baziller | Le | Grands événements
Roland-Garros 2023. Caroline Flaissier, directrice générale de la FFT présente les nouveautés de cette 122e édition pour offrir aux spectateurs une expérience inédite. Elle aborde les enjeux de ce tournoi international au budget stable dans un environnement sociétal en mouvement.
Le contexte de crises a-t-il eu une incidence sur l’édition 2023 Roland-Garros ?
Notre tournoi s’inscrit dans la durée année après année (c’est la 122e édition) avec toujours la même ambition : être un tournoi ouvert à tous, un moment de fête et de partage de notre sport et destiné à mettre en avant le tennis. C’est sur quoi nous avons travaillé avec notre directrice de tournoi Amélie Mauresmo qui a placé cette nouvelle édition sous le signe de l’émotion. Depuis ses débuts, le tournoi de Roland-Garros suit les évolutions de la société. Des évolutions qui trouvent un écho dans les objectifs de la fédération française de tennis (FFT). Si nous prenons notre quatrième objectif qui est d’être une fédération exemplaire, notre rôle est de lutter contre tout type de violence dont celle qui s’exprime également sur les réseaux sociaux. À ce sujet, nous avons mis en place cette année des dispositifs pour protéger nos joueurs contre le cyberharcèlement.
Qu’en est-il en matière de sécurité du stade et de cybersécurité ? Les budgets ont-ils augmenté ?
La sécurité fait partie de nos priorités, elle est ancrée dans nos pratiques afin que chaque personne qui vient dans notre stade se sente en sécurité. Nous déployons un dispositif dynamique et évolutif, en liaison étroite avec la préfecture de police et les villes de Paris et Boulogne. Chaque année, nous cherchons à améliorer l’accueil notamment en matière de flux de personnes pour les accès et dans le stade. Il y a eu, en effet, un impact sur nos budgets tant en matière de sécurité dans le stade que de sécurité informatique mais également un impact sur les métiers de la sécurité en tension.
Le budget de Roland-Garros 2023 a-t-il subi aussi une inflation ?
Nous avons investi davantage sur les services aux joueurs et en sécurité mais notre budget est plutôt stable, du même ordre que celui de l’année dernière avec une légère croissance. En 2022, nous avons réalisé un chiffre d’affaires de 308 millions d’euros. Les partenariats ont représenté 60 millions d’euros, l’hospitalité 56 millions d’euros, la billetterie 55 millions d’euros, les médias autour de 114 millions d’euros et la griffe Roland-Garros (boutique…), un peu plus de 20 millions d’euros. Comme l’année dernière, nous sommes diffusés sur 220 territoires avec plus de plus de 150 diffuseurs et nous allons accueillir plus de 600 000 spectateurs. Cette année, la mise en vente des billets a eu beaucoup plus de succès que l’année précédente. Les billets se sont vendus beaucoup plus vite. Il y a une certaine attente des spectateurs. Nous avons lancé les night sessions (sessions de soirée) l’année dernière. La nouveauté cette année est de proposer un avant-match « le Before », un show animé par le groupe Berywam, champion du monde de beatbox. Chaque soir (du 29 mai au 7 juin), les membres de ce groupe inviteront le public à participer à un blind test géant via une interface digitale. Le grand gagnant du blind test remportera des places pour Roland-Garros 2024. Nous avons souhaité créer deux ambiances dans le stade et moment interactif et festif avec le public.
Roland-Garros opère une diversification ?
La diversification des activités de Roland-Garros est inscrite dans le programme de Gilles Moretton à son arrivée à la présidence de la FFT (2021). En effet, en tant que fédération, notre responsabilité est d’ouvrir le tennis au plus grand nombre et d’être le plus inclusif possible. Nous avons travaillé sur la diversité et l’inclusivité en développant différents dispositifs avec une meilleure exposition du tennis fauteuil, des expériences immersives pour les sourds malentendants, un match solidaire aussi avec BNP Paribas et prochainement une journée LGBT. Un de nos partenaires est Café Joyeux (entreprise de restauration qui emploie des personnes en situation de handicap). L’inclusion est une valeur que nous souhaitons partager avec nos partenaires. Dans cette perspective de diversification, nous ouvrons davantage le stade à l’année et organisons tout type d’événement comme du beach volley ou du streetball. Le tournoi Quai 54 (streetball) fêtera à Roland-Garros son 20e anniversaire (1er et 2 juillet 2023). L’humoriste Fary se produira également sur le court central, le 7 juillet prochain. Nous cherchons à diversifier nos activités pour permettre au plus grand nombre de venir découvrir le stade et d’avoir envie de revenir. Notre ambition est de faire connaître au plus grand nombre toutes nos activités et continuer à faire grandir notre fédération et notre sport.
En revanche, Roland-Garros n’a pas organisé un hors les murs cette année ?
En effet, nous n’avons en effet pas de dispositif dans Paris pour cette édition. Nous nous sommes concentrés sur la célébration des 40 ans de la victoire de Yannick Noah, qui a représenté un moment historique du tournoi. Et, nous avons préféré développer nos sessions de soirée. Néanmoins, nous avons souhaité nous associer à la Ville de Paris pour le 10e anniversaire du mariage pour tous (23 avril 2023). Nous avons également développé des activations aux Galeries Lafayette et au Drugstore Publicis qui va être illuminé aux couleurs de Roland Garros.
Pouvez-vous nous présenter quelques animations proposées cette année ?
Nous avons créé la « Tech Place », une zone d’animations technologiques sur le parvis nord du court Simonne-Mathieu. Cet espace propose une expérience immersive aux spectateurs qui leur permet de mesurer leurs performances physiques à celles des meilleurs joueurs du monde. Ils peuvent ainsi tester leur vitesse au service grâce à la réalité augmentée ou encore se glisser dans la peau d’un arbitre. Les spectateurs peuvent également découvrir le beach tennis sur le court n° 8 ou tester l’Urban tennis sur trois terrains. Nous leur proposons également de découvrir Roland-Garros mais aussi une partie de Paris, depuis une nacelle à 50 mètre au-dessus du stade.
Roland-Garros est aussi accompagné par de partenaires fidèles comme BNP-Paribas qui célèbre ses 50 ans de partenariat. Mais aussi l’arrivée d’un nouveau partenaire cette année ?
En effet, nous avons accueilli le géant de l’électroménager Haier comme nouveau partenaire officiel du tournoi. Dans le cadre de cette collaboration, il bénéficie d’un emplacement dans le village, de places en loges et d’une visibilité en s’affichant notamment sur la « netbox » (support accolé au filet) des six courts principaux du stade Roland-Garros (Philippe-Chatrier, Suzanne-Lenglen…). Cette année, nous avons également prolongé nos accords de partenariat avec Emirates, partenaire premium de Roland-Garros, The Adecco Group et Potel et Chabot, fournisseurs officiels du tournoi. Et par ailleurs, nous célébrons les 50 ans de partenariat avec BNP Paribas et les 10 ans de collaboration avec Mastercard.
Le dispositif hospitalité a-t-il évolué ?
La nouveauté cette année est la mise en place d’un dispositif hospitalité pendant les qualifications. Nous travaillons avec nos partenaires sur leur dispositif hospitalité autour d’une large variété de prestations qualitatives sur le village, les salons privatifs, le club ou/et les espaces collectifs avec des tarifs qui varient de 280 € à 3700 €. Notre sommes connus et reconnus dans le monde entier pour notre sens de l’accueil, la qualité de nos prestations et la culture de l’excellence à la Française.
Roland-Garros en chiffres
• 18 courts
• 329 arbitres
• 38 291 places
• 10 sessions de soirée
• 613 586 spectateurs (2022)
• 21 partenaires (2023) dont BNP Paribas, Oppo, Lacoste, Emirates, Renault, Rolex, Perrier, Engie, Infosys, Wilson…
• 7,5 millions de visiteurs uniques sur le site Roland-Garros (2022)