L’Arche revisite les codes des soirées de donation avec un format immersif inédit
Pour rompre avec les formats classiques de collecte, L’Arche a confié à l’agence Wild Buzz Agency la réinvention complète de sa soirée bisannuelle de générosité : priorité à l’experientiel et à la rencontre entre donateurs et bénéficiaires.
Dans le secteur caritatif, les formats d’événements évoluent peu. Entre dîners assis, discours millimétrés et mécaniques de dons éprouvées, nombre de soirées peinent désormais à surprendre et, parfois, à convaincre de nouveaux donateurs. Face à ce constat, L’Arche a choisi d’opérer un virage audacieux : repenser de fond en comble sa traditionnelle soirée annuelle de don.
L’association, qui accompagne près de 2 000 personnes en situation de handicap mental au sein de 40 communautés (lieux de vie et travail) réparties dans toute la France a confié à l’agence Wild Buzz Agency le soin de réinventer entièrement l’expérience, programmée le 18 novembre dernier, « dans l’objectif d’offrir un format plus incarné, plus immersif et pleinement aligné avec l’ADN de ses communautés », indique Catherine Monfrini, responsable des événements de collecte au sein de L’Arche.
La question n’était pas de faire plus, mais de faire juste
Repenser un format figé
Depuis 2021, l’association organisait des soirées de générosité reposant sur un schéma éprouvé mais qui ne reflétait plus sa spécificité : la vie partagée entre personnes avec et sans handicap mental. « La question n’était pas de faire plus, mais de faire juste, poursuit Catherine Monfrini. Ce que l’on voulait montrer lors de cette soirée, c’est la relation naturelle qui peut s’instaurer entre des personnes avec et sans handicap, et mettre en lumière les talents des personnes accueillies dans nos communautés. L’objectif était de recréer une ambiance « comme à la maison ».
Notre réponse a consisté à proposer une expérience qui donne à voir et à vivre ce qu’est réellement le quotidien des membres des communautés de l’Arche, indique Jules Lacombe, directeur associé de Wild Buzz Agency.
Pour ce faire, l’agence a imaginé une mise en scène de la notion de « maison » : les lieux de vie de l’association ont inspiré un concept global visant à inviter les donateurs à passer une journée à l’Arche. « Nous voulions créer une scénographie forte et une vraie expérience, en donnant un rôle central aux communautés. L’idée était que les maisons de l’Arche soient au cœur du concept », explique-t-il.
Une maison grandeur nature pour accueillir les donateurs
Le lieu choisi, un espace de 400 m², était composé de six pièces (salon, cuisine…), chacune imaginée et animée par une communauté différente. Les personnes accueillies ajoutaient leurs objets, leurs créations artisanales et leurs décors afin que chaque espace retranscrive fidèlement leur quotidien, leurs talents et leurs passions. À ces univers s’ajoutaient la bibliothèque — une présentation approfondie de L’Arche en France et de l’Arche Internationale, présente dans 37 pays — ainsi que le bureau des dons, animé par l’équipe centrale.
Une expérience plus conviviale, plus inclusive et plus fidèle au vécu des communautés
En rompant avec le dîner assis traditionnel, l’association a choisi la liberté de mouvement. Pas de tables, pas de places réservées : « La dynamique était celle de la découverte permanente, de la déambulation, du temps passé à discuter, observer, faire ensemble et s’amuser comme on aime le faire à L’Arche », se réjouit Catherine Monfrini. Une centaine de personnes ont participé à la soirée, un chiffre inférieur aux ambitions initiales, mais finalement optimal pour permettre à chacun de profiter pleinement des ateliers.
Malgré la rupture avec les formats habituels, l’adhésion des équipes a été immédiate
Une formule appréciée par les communautés paticipantes
Malgré la rupture avec les formats habituels, l’adhésion des équipes internes et des communautés a été immédiate : « Le concept était non seulement cohérent avec leur quotidien, mais aussi plus simple à mettre en œuvre pour elles : il leur suffisait d’apporter ce qu’elles vivent déjà dans leurs foyers, ajoute de son côté Jules Lacombe. Les communautés ont investi leurs espaces comme elles le font dans leurs maisons : en y déposant leurs objets, leurs créations, leurs couleurs, leurs histoires. »
Un modèle inspirant pour le secteur associatif ?
Au-delà du cas de L’Arche, cette initiative pourrait inspirer d’autres organisations. Dans un paysage où les levées de fonds se transforment — avec l’essor de nouveaux formats comme les événements portés par les influenceurs ou la génération Z —, cette soirée pose une question essentielle : comment recréer du lien entre donateurs et bénéficiaires ?
En invitant ses soutiens à entrer au cœur de ses maisons, l’Arche a répondu à cette question par l’immersion, la co-construction et la mise en valeur des talents quotidiens plutôt que par la scénarisation spectaculaire. Ce parti pris, à la fois humble et ambitieux, place l’humain au centre de l’expérience — et pourrait bien devenir un marqueur fort d’une nouvelle façon d’organiser la philanthropie.