Stratégies

Beaux Arts & Cie se diversifie dans l’événementiel

Par Pascale Baziller | Le | Agences & organisations

Le groupe Beaux Arts & Cie fait le choix stratégique de la diversification pour développer un écosystème de contenus et services dans le culturel. Il a développé un pôle événementiel porté par l’agence Beaux Arts Institute et le salon Museva devenu un rendez-vous d’affaires.

Le salon Museva (2021 au Palais Brongniart) intégré au pôle événementiel de Beaux Arts & Cie - © @Museva
Le salon Museva (2021 au Palais Brongniart) intégré au pôle événementiel de Beaux Arts & Cie - © @Museva

Leader de la presse et des services dans le domaine de la culture, son titre Beaux Arts Magazine est édité chaque mois à 70 000 exemplaires (dont 36 000 abonnés), le groupe Beaux Arts & Cie s’est engagé dans une stratégie de diversification en s’appuyant sur une croissance organique et externe.

« À mon arrivée il y a cinq ans, notre réflexion s’est portée sur le renforcement du média et le développement de notre terrain de jeu en explorant des territoires qui nous paraissaient légitimes et pertinents », expose Solenne Blanc, directrice générale de Beaux Arts & Cie qui a lancé en 2018 deux pôles : médiation & événementiel et conseil en ingénierie culturelle avec Beaux Arts Consulting. « Notre enjeu est de développer un écosystème complet et cohérent de contenus et de services dans le domaine artistique et culturel, à la fois pour étendre notre mission de transmission des arts et de la culture, pour accompagner les acteurs culturels dans les enjeux d’avenir du secteur, et pour consolider le modèle économique du groupe Beaux Arts & Cie, en le développant au-delà du media », indique Solenne Blanc qui favorise la transversalité entre les différentes entités constituant le groupe.

Le groupe a ainsi intégré Point Parole (service de guides conférenciers et interventions de conférenciers en histoire de l’art sur des thèmes adaptés au milieu professionnel), l’agence Beaux Arts Institute et le salon international des privatisations des lieux culturels Museva. Ces entités constituent « le volet événementiel qui est à la fois un outil au service de cette mission de transmission des arts et de la culture et une nouvelle approche pour étendre les publics. Nous croyons fortement à la responsabilité culturelle de l’entreprise, et sommes convaincus que l’art et la culture apportent des clés pour appréhender un monde en constante transformation et sont un vecteur d’ouverture et d’engagement des collaborateurs », précise Solenne Blanc. Aujourd’hui, l’activité événementielle représente près de 20 % du chiffre d’affaires du groupe avec une croissance à deux chiffres.

Les salons sont arrivés dans l’écosystème du groupe fin 2020. Museva est le plus jeune salon intégré. Ce dernier propose un nouveau format, une journée de rencontres d’affaires (business meeting) pour sa 5e édition qui se tient au Théâtre national de la danse à Chaillot (Paris), le 8 novembre 2022.

Museva devient un rendez-vous d’affaires

Acheteurs d’entreprises ou d’associations professionnelles, agences événementielles et organisateurs d’événements peuvent programmer en amont de leur venue des rendez-vous avec les exposants sur une plateforme dédiée. « Nous avons choisi de nous concentrer sur une journée dédiée au rendez-vous d’affaires pour une mise en relation qui soit la plus qualitative avec des visiteurs qui ont des projets. Nos avions effectué un test lors de la précédente édition. 450 rendez-vous ont été enregistrés, ce qui représentait environ 12 rendez-vous par exposant. Il y a un bon retour sur investissement avec des prospects qualifiés et des briefs pris sur place mais aussi la satisfaction des exposants qui reviennent cette année », expose Patricia Friedrich, chef de projet culturel en charge de Museva (salon organisé par Museumexperts) qui propose également durant le salon des Masterclass. Cette année, ces dernières abordent les thèmes des nouvelles formes de relation musée/entreprise et des enjeux de développement durable et de rentabilité pour les institutions culturelles.

Le salon Museva devient un rendez-vous d’affaires pour les entreprises et les lieux culturels - © Museva
Le salon Museva devient un rendez-vous d’affaires pour les entreprises et les lieux culturels - © Museva

Cette année, ce sont près de 70 lieux culturels et patrimoniaux (30 exposants) qui sont représentés au Théâtre national de Chaillot dont pour la première fois le Centre des Monuments Nationaux, l’Institut de France, le musée du Quai Branly, le Palais des Papes, le Domaine de Chaumont-sur-Loire aux côtés des exposants fidèles tels que le British Museum ou l’ensemble des musées de la Ville de Paris.

Lancement de la plateforme Museva Select

Le salon BtoB des lieux de culture lance également la plateforme Museva Select qui regroupe à date une cinquantaine de musées, monuments, théâtres et châteaux ouverts à la location d’espace à destination des acheteurs B2B et B2C. « Jusqu’à aujourd’hui, Museva représentait un événement annuel. L’idée de la plateforme est de garantir une mise en relation tout au long de l’année. Nous avons intégré la base de données de beauxarts.com qui référence toutes les expositions en cours des institutions culturelles. Nous synchronisons les deux bases ce qui permet à chaque fiche de lieu de Museva de présenter sa programmation en cours », présente Patricia Friedrich.

Comment se positionne Museva Select sur un marché où déjà plusieurs plateformes sont présentes ? « Nous sommes concurrentiels en termes de tarifs puisque le référencement sur notre plateforme est de 550 euros HT par an, nous ne prenons pas de commissions ou de frais annexes sur les mises en relation qui sont directes. Cette plateforme nous permet d’enrichir notre base de données et d’augmenter la visibilité des lieux en faisant la promotion de leur programmation culturelle tout au long de l’année (visites d’ateliers, visites privées hors normes…) pour inspirer les entreprises. Notre positionnement est de mettre en avant le contenu des lieux en fonction des projets et des problématiques de l’entreprise », indique Patricia Friedrich. À travers ses différents outils de communication, Museva assure également la promotion de Point Parole et Beaux Arts Institute auprès de ses publics.

Le salon Museva lance la plateforme Museva Select pour une mise en relation toute l’année - © Museva
Le salon Museva lance la plateforme Museva Select pour une mise en relation toute l’année - © Museva

Une agence qui crée des dialogues entre entreprises et culture

Beaux Arts Institute accompagne les entreprises dans leurs projets culturels et artistiques, du conseil stratégique à la mise en œuvre logistique et événementielle en s’appuyant sur les différentes expertises et compétences du groupe Beaux-Arts & Cie. « Nous voulons être le partenaire privilégié de la coopération entre les entreprises et la culture. Notre métier est d’imaginer des liens, des ponts et des dialogues ponctuels entre ces deux mondes qui ont chacun leur spécificité. Nous proposons aux acteurs économiques une large palette de contenus et d’expériences culturelles sur-mesure. La marque Beaux Arts est une valeur ajoutée qui est une ruche de talents en prise avec le plus actuel de l’art et de la culture et ayant une connaissance approfondie de ces mondes  », expose Anne-Laure Béatrix, directrice de Beaux Arts Institute qui conseille les entreprises sur des projets en lien avec leurs enjeux et leurs engagements autour de différents formats, des séminaires d’inspiration aux résidences d’artistes et la création d’expositions en passant par des conférences et des temps d’échanges avec le monde de la culture et des idées. Peut-on encore croire au progrès ? Peut-on réconcilier l’homme et la nature ? Quelles relations entre l’art et les technologies ? … 

L’art et la culture sont aussi mobilisés sur des thèmes d’actualité abordés au sein des entreprises en lien avec leurs problématiques et les enjeux de demain. Au cœur de chaque projet, la création artistique et la culture « pour réenchanter le quotidien, inspirer clients et collaborateurs, incarner la raison d’être de l’entreprise et redonner du sens à l’action collective ».