Stratégies

Rodolphe Pachot, Generali : «  Grâce à l’événementiel, notre rôle se matérialise auprès du public  »


Après un partenariat avec les Inrocks Festival débuté en 2024, Genrali réaffirme son engagement en tant que « partenaire de toutes les préventions » dans l’univers de la musique en devenant partenaire officiel du festival Rock en Seine 2025. Rodolphe Pachot, son directeur marketing, nous en dévoile les contours.

 Rodolphe Pachot, Generali : «  Grâce à l’événementiel, notre rôle se matérialise auprès du public  »
Rodolphe Pachot, Generali : «  Grâce à l’événementiel, notre rôle se matérialise auprès du public  »

Le mécénat artistique et culturel fait partie des engagements forts de Generali depuis plusieurs années. Il s’étend depuis 2024 en France à la musique, puissant moteur d’émotions et de partage, qui occupe une place centrale dans la vie des Français : 30 % assistent à un festival de musique au moins une fois par an.

Parce que la prévention est un axe fort de sa stratégie, l’assureur aborde ce territoire avec l’ambition de sensibiliser les festivaliers tout en leur proposant des expériences ludiques, pédagogiques et inspirantes.

Quelle est la genèse de l’engagement de Generali auprès des festivals des Inrocks et de Rock en Seine ?

Rodolphe Pachot : Nous avons constaté que Generali pâtit d’un déficit de notoriété et de préférence de marque, notamment auprès des 18-35 ans urbains, une cible pourtant stratégique pour l’avenir. Historiquement, notre communication s’est davantage adressée à des publics plus seniors. Mais aujourd’hui, il est essentiel de « planter des graines » auprès des jeunes adultes, qui seront nos clients de demain. Or, ces publics consomment les médias différemment : ils utilisent massivement les adblockers, ne regardent plus la télévision, et sont donc difficiles à toucher via les canaux traditionnels.

Comment répondre à cette difficulté d’accès à la cible ?

R.P.  : Nous avons choisi d’investir des territoires affinitaires, comme la culture et le sport, qui génèrent un fort engagement. Mais il ne s’agit pas de se contenter d’apposer notre logo sur un événement : nous voulons incarner la marque, générer une connexion émotionnelle avec le public et apporter une vraie valeur ajoutée. Il faut avoir en tête que l’assurance est un produit très abstrait, difficile à matérialiser. Or l’événementiel nous offre l’opportunité de rendre tangible notre rôle, de le mettre en scène et de créer de l’émotion.

Pourquoi avoir démarré avec les festival Les Inrocks, avant Rock en Seine ?

R.P.  : Le Festival des Inrocks représentait pour nous un laboratoire idéal : un public urbain, premium, autour de 30 ans d’âge moyen, parfaitement en phase avec nos objectifs de repositionnement. Nous y avons testé notre posture de « safe partner », en développant des dispositifs de prévention et d’accompagnement, mais aussi des animations ludiques pour générer de l’interaction. Cette phase d’expérimentation a été précieuse pour affiner notre approche avant de passer à l’échelle supérieure avec Rock en Seine.

Dès le départ, notre exigence était claire : être intégré, jouer un vrai rôle, et ne pas nous limiter à une présence institutionnelle ou commerciale.

Ce passage a-t- été complexe à gérer ?

R.P.  : Pas vraiment, car l’équipe de Rock en Seine connaissait déjà notre démarche via les Inrocks Festival. Nous avons pu co-construire le dispositif dans une logique de partenariat et non de simple visibilité. Dès le départ, notre exigence était claire : être intégré, jouer un vrai rôle, et ne pas nous limiter à une présence institutionnelle ou commerciale. Avec Rock en Seine, nous faisons passer notre engagement à un échelon supplémentaire.

Comment avez-vous construit le dispositif immersif ?

R.P.  : Nous avons imaginé quatre maisons thématiques, chacune dédiée à un enjeu de prévention, qui font entre 25 et 50 m2 : Rock’n sound, dédié à la santé auditive. Un espace qui propose une pause sonore et sensibilise à la protection de l’audition pour profiter de la musique en toute sécurité ; Rock’n love, créé pour apprendre à reconnaître et prévenir les violences et le harcèlement sexistes et sexuels ; Rock’n safe, un point d’attention sur les dangers des drogues et de l’alcool, pour adopter des comportements responsables et les bonnes pratiques de sécurité routière ; et enfin Rock’n green, une opportunité de s’engager pour la protection de l’environnement et de s’initier à la fresque du climat. Elle accueille notamment une réplique de notre ballon mesurant la qualité de l’air au-dessus de Paris. Chaque maison est animée par des experts Generali ou des associations partenaires, avec des contenus adaptés et des animations interactives. Nous avons veillé à répartir ces espaces sur différents points stratégiques du festival, pour maximiser la cohérence du dispositif et sa visibilité.

La signature du partenariat  - © D.R.
La signature du partenariat - © D.R.

Avez-vous mener au préalable des études sur le ressenti des festivaliers vis-à-vis de ces risques ?

R.P.  : Pas vraiment. Nous disposons de données sur l’ensemble de la société, et avons mené des études en amont et en aval, sur le Festival des Inrocks, ce qui nous a confortés dans notre positionnement. Sur Rock en Seine, l’enjeu n’est pas tant de répondre à une problématique spécifique que de proposer un service, d’éveiller les consciences et d’engager le public sur ces sujets. Nous savons que la prévention fonctionne mieux lorsqu’elle est incarnée et vécue.

Quelle est la signature de ce partenariat ?

R.P.  : Nous capitalisons sur notre signature « Assurez vos vies », que nous adaptons pour l’occasion en « Assurez vos vies, même les plus rock’n’roll ». L’idée est de construire une cohérence et une répétition, pour renforcer la notoriété et l’attribution à la marque.

Ce dispositif a-t-il vocation à être étendu sur d’autres festivals ?

R.P.  : Nous sommes dans une logique d’apprentissage et de structuration. Rock en Seine est une phase 2, à une toute autre échelle. Nous allons mesurer l’impact, la satisfaction des festivaliers, le rayonnement médiatique, avant d’envisager une extension.

L’événementiel est un levier puissant pour travailler à la fois la notoriété et la préférence de marque, grâce à l’expérience et à la connexion avec le public.

Quelle place occupe l’événementielle dans votre mix-média ?

R.P.  : L’événementiel était jusqu’ici traité de façon ponctuelle et opportuniste chez Generali. Aujourd’hui, nous structurons notre approche, avec des objectifs précis et une intégration dans notre mix média. L’événementiel est un levier puissant pour travailler à la fois la notoriété et la préférence de marque, grâce à l’expérience et à la connexion avec le public. C’est un vrai enjeu pour la marque, et s’il occupe aujourd’hui moins de 5 % de mon budget média, il devrait prendre une part plus importante à l’avenir.

Comment ce partenariat est-il relayé en interne ?

R.P.  : C’est un formidable levier de fierté pour nos collaborateurs. Nous avons lancé un appel à volontaires pour participer à l’animation des stands, en mobilisant des profils variés, passionnés de musique ou experts de la prévention. Cela crée une dynamique transverse et renforce le sens de notre mission : transformer la prévention en expérience, et donner du sens à l’assurance.