Stratégies

JO de Paris 2024 : bilan des dossiers majeurs fin 2023 ?

Par Pascale Baziller | Le | Grands événements

À sept mois des Jeux, Paris 2024 a fait un état des lieux des principaux dossiers lors de sa dernière conférence de presse annuelle. Infrastructures, budget, partenariats, billetterie, transports, sécurité… Le point sur différentes questions. 

Dernière ligne droite pour la préparation des Jeux Paris 2024  - © Paris 2024
Dernière ligne droite pour la préparation des Jeux Paris 2024 - © Paris 2024

C’est la dernière conférence annuelle avant les Jeux olympiques et paralympiques 2024 qui s’est déroulée, le 20 décembre 2023, au siège de Paris 2024. Quel bilan dresse Paris 2024 à sept mois de l’événement ? « C’est avec sérénité et confiance et la même ambition d’organiser des Jeux qui nous ressemblent, des Jeux à la Française », s’est exprimé Tony Estanguet, président de Paris 2024 qui s’y emploie depuis neuf ans. Dernière ligne droite pour l’organisateur des Jeux qui salue l’avancement des dossiers majeurs parmi lesquels les équipements sportifs et le budget.

Les infrastructures dans les temps

Concernant les infrastructures, « 84 % des chantiers seront terminés au 31 décembre 2023 » avec « la garantie que l’ensemble des infrastructures nécessaires pour organiser les jeux seront livrées avant les jeux de Paris de 2024 et qu’il n’y a plus d’alerte particulière ». « Une vraie satisfaction » pour l’organisateur indiquant que les clés du stade Yves du Manoir (Colombes) ont été remises au Conseil Départemental des Hauts-de-Seine (92). La veille (19 décembre 2023), la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solidéo) a, en effet, confirmé lors de sa conférence de presse, être dans les temps avec « un budget maîtrisé qui s’établit à 4,5 milliards d’euros pour 70 ouvrages pérennes, neufs ou rénovés dont 1,721 milliard de subventions publiques ». La livraison du village des athlètes et des médias (Seine-Saint-Denis) est programmée à la fin de l’année. Elle sera suivie début 2024 par la réception de plusieurs installations sportives dont l’Arena de la Porte de la Chapelle à Paris fin janvier et le Centre aquatique olympique à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) en mars. Trois autres chantiers requièrent une vigilance comme le Grand Palais pour lequel « le calendrier est très serré » ainsi que trois bâtiments du village olympique situés sur l’Ile-Saint-Denis et la piscine de Colombes (rénovation).

Tony Estanguet, président de Paris 2024 a présenté l’avancement des principaux dossiers  - © D.R.
Tony Estanguet, président de Paris 2024 a présenté l’avancement des principaux dossiers - © D.R.

1,2 milliard d’euros en sponsoring

Sur le plan des ressources, le défi est important. Le budget de 4,397 milliards d’euros validé lors du dernier conseil d’administration de Paris 2024 est à l’équilibre. Du côté des partenariats, Paris 2024 se félicite du succès de son programme. « Nous avons sécurisé à 1,2 milliard d’euros de revenus en sponsoring. C’est absolument sans précédent (…) Nous sommes à 97 % de notre objectif », expose Tony Estanguet. En 2023, ce sont 36 entreprises qui ont rejoint Paris 2024 qui compte à date 58 partenaires. Les partenariats représentent 1/3 du budget, le reste du budget étant couvert pour 1/3 par la billetterie et 1/3 par le CIO.  Ce dernier tiers est « sécurisé via les droits TV et les partenaires internationaux du CIO ».

Encore des opportunités en billetterie

La billetterie olympique reste un point majeur de l’organisation des Jeux. 7,6 millions de billets olympiques ont été vendus en 2023. Les 400 000 billets remis à la vente en novembre dernier se sont écoulés en quelques heures, à la grande satisfaction de Paris 2024 qui invite à profiter des opportunités de billetterie comme des places pour des matchs de football (à partir de 30 euros) dont ceux de l’équipe de France, le hand-ball ou encore le basket. Concernant la billetterie paralympique ouverte récemment, ce sont plus de 830 000 billets vendus à date. « Traditionnellement, il y a à peu près 40 % des billets paralympiques qui sont vendus après le début des Jeux olympiques », précise Tony Estanguet qui invite le public à mieux connaître les athlètes et les compétitions paralympiques.

La sécurité en question

Sites de compétition, espaces publics… La sécurité est le dossier le plus sensible et prégnant. À sept mois de la compétition, la pression monte avec la cérémonie d’ouverture sur la Seine qui concentre l’inquiète. « Quand nous avons décidé collectivement d’organiser une cérémonie d’ouverture sur la Seine, nous savions que ce projet était faisable techniquement et en capacité d’être sécurisé par l’État en première ligne. Ce projet continue de s’ajuster et de s’adapter au regard de la partie artistique et de la partie sécurité pour faire de ce moment le plus fort possible tout en ayant des prérequis sur lesquels on ne transigera pas, c’est la sécurité  », a déclaré Tony Estanguet. Si aujourd’hui la jauge est à 500 000 spectateurs, elle pourrait être revue à la baisse dans les mois prochains.

La sécurité reste le sujet le plus sensible - © D.R.
La sécurité reste le sujet le plus sensible - © D.R.

Pour l’heure en matière de sécurité, Paris 2024 annonce avoir aujourd’hui couvert contractuellement 70 % de ses besoins et sélectionné 47 entreprises de sécurité privée. Un dernier appel d’offres a été lancé pour les 30 % de lots restants. Les attributions seront annoncées au premier trimestre 2024. Le dispositif de sécurité des Jeux prévoit le déploiement de 45 000 forces de l’ordre pendant l’événement.

Les enjeux du transport

Dans un contexte où le sujet des transports fait l’objet de nombreuses déclarations et interrogations ces dernières semaines notamment sur les capacités et la fréquence des transports publics pour les spectateurs durant la compétition, Paris 2024 se veut rassurant. Après avoir annoncé la sécurisation de 100 % des véhicules pour le transport des accrédités, l’organisateur indique travailler avec toutes les parties prenantes (l’État, la région Paris Ile-de-France, les opérateurs, Ile-de-France Mobilité, les partenaires comme ADP, Air France, Toyota…) pour répondre aux enjeux de mobilité pendant les Jeux. « Nous travaillons depuis deux ans sur des cartes de sites jour par jour, session par session, et dans le détail de chacune des 878 compétitions organisées pour gérer les flux », précise Tony Estanguet qui met également l’accent sur le déploiement des transports à mobilité douce.  

Le coût de l’organisation des Jeux

Le Comité d’organisation a attribué 2,3 milliards d’euros de marché, ce qui représente 85 % environ de l’enveloppe globale. Ce sont aujourd’hui 2200 entreprises (fournisseurs et prestataires) qui travaillent à l’organisation des Jeux dont 80 % sont françaises et 3/4 des TPE et PME.

2,3 milliards de marché ont déjà été attribués - © Paris 2024
2,3 milliards de marché ont déjà été attribués - © Paris 2024

Le niveau de préparation de Paris 2024

La montée en puissance des recrutements de Paris 2024 s’est fait au fil des années. Aujourd’hui, 2100 salariés travaillent aujourd’hui au quotidien au siège à Saint-Denis. L’effectif doublera dans les six mois. En attendant, les équipes sont mobilisées sur tous les sujets. « L’année 2023 est une année particulièrement stratégique, pour la première fois depuis 9 ans, les équipes de Paris 2024 étaient sur le terrain en première ligne pour livrer des premières compétitions. 18 tests ont été réalisés dont celui de la cérémonie d’ouverture avec des retours très positifs à la fois des athlètes, des délégations et des acteurs publics avec lesquels nous travaillons comme la préfecture maritime à Marseille ou la préfecture de police à Paris. Nous avons pu tester notre capacité à travailler collectivement pour faire en sorte que les opérations de Paris 1024 soient à maturité au moment du début des jeux », relate Tony Estanguet. Paris 2024 qui poursuit les tests de terrain comme transformer une salle de gymnastique en salle de de basket à Bercy ou le central de Roland Garros en ring de boxe dans la nuit.  

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